Camille de Cussac à l’affiche de C’est mon patrimoine !

Reconnaissable à son univers de personnages farfelus et chatoyants, ses graphismes ondulants croquant le quotidien des foules avec une malice enfantine, Camille de Cussac dessine, écrit, arrose de couleur et d’humour tout ce qui l’entoure. L’illustratrice a signé l’affiche de l’édition 2022 de C’est mon patrimoine !, un savoureux mélange d’inspirations culturelles, joyeuses et oniriques.
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Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet graphique ?

Camille de Cussac : Le défi ! Cet événement a soulevé chez moi de multiples questions. Que signifie le patrimoine au juste ? Que représente-t-il pour moi ? Quelles sont ses influences sur mon travail, mes dessins, mon éducation artistique ? C’est un mot que j’utilise peu, patrimoine... alors le sujet m’a intriguée et a stimulé mon imagination.

 

Quel est le message véhiculé par ces scènes et ces personnages colorés ?

C. de C. : L’affiche représente la multitude, l’accumulation, la légèreté, le côté infini aussi. Chaque ballon symbolise un morceau de patrimoine, de la grotte de Lascaux à la pyramide du Louvre, en passant par une sculpture de Louise Bourgeois, les falaises d’Étretat, le château des Milandes, etc. On imagine que sont déjà passés d’autres ballons avant, et que plein d’autres suivront, reflet de la multitude de trésors patrimoniaux que renferme la France. On ne peut tous les voir d’un coup, un peu de patience...

 

Comment le patrimoine peut-il développer l’imaginaire de l’enfance selon vous ?

C. de C. : C’est une base pour apprendre, regarder, se poser des questions. Je me souviens avoir été profondément marquée à l’école par l’histoire de la grotte de Lascaux, elle-même découverte par des enfants qui avaient notre âge, avec probablement la même émotion devant ces dessins qui nous semblaient familiers, proches de nous et compréhensibles. Je me souviens aussi des sorties scolaires au Louvre, section Égypte, à l’assaut des sarcophages, des bijoux, des scarabées dorés... Des trésors qui titillent l’imaginaire, l’envie de créer, de dessiner, de voyager et de partir à l’aventure.

 

Parlez-nous des influences artistiques et culturelles qui peuplent votre univers.

C. de C. : C’est très très vaste ! Mes influences s’étendent des films George de la Jungle à Paris, Texas, en passant par David Bowie et par toutes les musiques qui passent sur Nostalgie, des vieilles photos d’inconnus chinées aux puces, des chiens en laisse qui promènent leurs maîtres tôt le matin, des fêtards qui déambulent tard le soir, des gens que je croise dans le métro, au café, ou en retard pour le boulot. Je m’inspire de tout ce que je croise et qui me fait sourire, m’interpelle, tout ce qui m’amuse en fait.

 

Camille de Cussac, ce sont des dessins enchantés et détonants, mais également des albums jeunesse. Qu’est-ce qui guide votre plume ?

C. de C. : Ma « plume » ou plutôt mes feutres et mes crayons, sont guidés par l’envie de toujours s’amuser, de trouver du plaisir dans ce que je fais. Tout comme les animaux qui peuplent mes œuvres, je fonctionne à l’instinct.

 

 

Les albums jeunesse de Camille de Cussac sont édités chez Thierry Magnier, Gallimard, Marcel & Joachim, au Seuil ou encore par les Éditions du Trésor. Elle fait partie du collectif parisien d’illustrateurs Jaune Cochon, et l’on peut voir son travail à la Slow Galerie.